On range les tongs, on ressort les chaussures de rando, direction la Plaine des Jarres, cette région du nord du Laos qui nous intrigue !
Vomito party
Jeudi 10 novembre. Votre mission si vous l’acceptez : trouver un moyen de vous rendre à Phonsavan dans la journée pour visiter la Plaine des Jarres. Direction la station de bus en tuk-tuk, afin d’étudier nos options. Bon on s’était quand même un peu renseigné, et comme prévu il y a bien un bus qui part à 9h00. C’est parti mon kiki !
Le trajet, lui, sera en revanche tout sauf impeccable. Primo : il nous faudra 9h pour rallier Phonsavan contre 6 ou 7 annoncées. Secondo (et c’est un secondo MAJEUR) les Laotiens sont… comment dire… quelque peu fragiles de l’estomac (et venant des Gros Sacs ça n’est pas peur dire !). Vomito party pendant 9h ! Un vrai calvaire ! Toutes les 20 minutes, on entendait un joli bruit qui ressemblait à « brreuhhhhhhhhhh spleuchhhhh » et on savait que l’odeur allait tout doucement venir chatouiller nos narines. Et là, il nous a fallu gagner le combat mental avec nous-même « NON je ne vomirai pas moi aussi à cause de cette odeur de… » (on va vous épargner les détails en fait). On ne compte plus les arrêts d’urgence sur le bas côté où à chaque fois on voyait 2 ou 3 Laotiens alignés, les mains sur les genoux, concourant pour le geyser le plus fluide. Mention spéciale à une des canadiennes du minibus qui a elle aussi brillamment concouru. Tout ça évidemment sous nos yeux ébahis. Bref, nous avons été forts et n’avons même pas vomi ! (Merci le Nausicalm, le Nausicalm c’est la vie !).
Bon à leur décharge, la route n’était vraiment pas facile. 100% de virages durant le trajet sur des routes de montagne, car oui on appelle quand même cela des routes même si le goudron est inexistant. Des chemins tout juste bons à laisser passer une voiture, où on s’est quand même croisé à deux minibus alors que la terre s’effondrait sur le côté (Alors là je tiens à préciser que c’est Flo qui a écrit cette phrase, qu’il fait un peu le marseillais et que ça n’était pas non plus la route de la mort). Voyons le bon côté des choses, on aura eu le temps d’apprécier le panorama pendant que les pelleteuses déblayaient les éboulements sur la route et stabilisaient tout ça (encore un point pour nos mamans pour le rapatriement).
Voilà pour ce qui est du trajet jusqu’à la merveilleuse ville de Phonsavan. Autant dire que la ville en elle-même est sans intérêt, mais elle est le camps de base incontournable des excursions pour visiter la Plaine des Jarres. Nous avions très peu lu sur le sujet et cette région nous intriguait. Il n’en fallait pas plus pour qu’on se décide à l’explorer !
C’est pas donné !
Avant de vous faire le récit de nos aventures jarresques, on va vous préciser de quoi il s’agit. La Plaines des Jarres est une région du nord du Laos où se trouvent de nombreux champs remplis de jarres de pierre. Le plus fou, c’est qu’à l’heure actuelle, on ne sait toujours pas l’origine ni la fonction de ces jarres malgré de nombreuses hypothèses. Ce qu’il faut également savoir, c’est que cette région a été très éprouvée durant la guerre du Vietnam. Il existe de nombreux sites dans la région avec des jarres, mais seuls trois sont accessibles car entièrement déminés. Revenons à nos moutons.
Première information notoire : il fait très frais à Phonsavan (1100m) ! Obligé de sortir la petite laine le soir.
Deuxième information elle aussi notoire : C’EST QUOI CE BOR*** AVEC LES PRIX DES EXCURSIONS ? On pensait tranquillement aller visiter le site de la Plaine des Jarres, avec comme d’habitude nos modestes moyens. Mais non non non, on s’est carrément embarqué dans un truc d’Américains ! Même en négociant sévère, on arrive à obtenir 150.000 kips par personne pour aller visiter le site des jarres n°1 et 2 ainsi que l’ancienne capitale. Pour que vous compreniez notre étonnement (et désespoir), les 150.000 kips représentent pour nous notre budget quotidien par personne !
De plus, on ne s’entend pas du tout, mais alors pas du tout avec le guide avec qui nous sommes en train de négocier. Il nous prend un peu pour des jambons, et nous prend un peu en otage en même temps. Il est environ 21h00, et à cette heure là il sait que pour réserver un tour pour le lendemain matin 8h00, c’est compliqué pour nous d’aller voir ailleurs. Cela met franchement Flo en colère, qui souhaiterait l’envoyer bouler, mais nous n’avons malheureusement pas trop le choix, d’autant plus que nous sommes 6 désormais (un couple de Suisses de notre Guesthouse souhaitant faire la même excursion que nous). Bref ça commence mal, c’est cher et on n’est pas très sympa avec nous ! Sur ce, on va se coucher, en espérant que le jeu en vaille la chandelle (on s’est quand même mangé 9h de trajet-vomi juste pour ça !).
Si j’avais su, Jarres est po v’nu
Flo rédige le paragraphe qui suit, et quand il n’aime pas quelque chose, c’est rarement dans la demi mesure 🙂
Vendredi 11 novembre. Et bien franchement, on va tout vous dire sur la Plaine des Jarres : C’EST TOUT POURRI, N’Y ALLEZ PAS ! (Anaïs modère : à moins d’être un passionné d’histoire ou de poterie et c’est quand même un peu beau !)
Concrètement la Plaine des Jarres, ce sont quelques sites sur lesquels vous pouvez voir… des jarres (Anaïs modère : euh non je ne modère pas, c’est vrai) ! Enfin je dis des jarres parce que je suis poli, mais c’est surtout des morceaux de cailloux qui sortent de terre et qui n’ont absolument RIEN de spécial. (Anaïs modère : bon ce n’est pas que je veuille prendre la défense des jarres, mais elles se sont quand même pris pas mal de bombes sur la tronche et puis elles sont mystérieuses). Et le must, c’est que personne n’a vraiment d’explication du pourquoi du comment. Il y a bien quelques hypothèses sur le sujet, mais quand votre guide (payé la peau des fesses) vous explique qu’il n’y a pas d’explication, et ben t’es super content de l’apprendre (Anaïs modère : true) !
Et cette magnifique journée continue avec la visite de l’ancienne capitale Xieng Khouang. On verra un bouddha (ouahhh) et les ruines d’un hôpital (3 murs, 2 cloisons éclatées, grand spectacle). Autant vous dire qu’à ce moment là Flo l’avait vraiment très très mauvaise (Anaïs modère : il est vrai que l’émerveillement n’était pas totalement au rendez-vous, mais c’était une belle journée, il ne faisait même plus froid) ! Nous ne doutons pas que les passionnés d’histoire y trouveront leur compte, mais pour le backpacker moyen, je conseillerais clairement de passer votre chemin !
L’excursion s’étant terminée à 15h00, nous en avons profité pour visiter les deux centres (UXO & MAG) consacrés au bombardements américains lors de la guerre du Vietnam et surtout ses conséquences. Pour le coup c’était vraiment très intéressant et on apprend l’histoire terrible du Laos
Etant donné que nous avons vu pas mal de documentaires sur le sujet, on est maintenant hyper calés et nous vous offrons la minute culturelle. Accrochez vos ceintures (on va quand même vous la faire courte, c’est pas Wikipédia ici) !
La minute culturelle
Lors de la guerre du Vietnam, afin de couper un axe stratégique, les Américains ont violemment bombardé le Laos (qui lui n’avait rien à voir avec cette guerre). Ainsi, le Laos a reçu à lui seul plus de bombes qu’il n’en a été larguées pendant le Seconde Guerre Mondiale, soit une mission de bombardement toutes les 8 minutes 24h/24h pendant 9 ans !
Concrètement cela représente 260 millions de bombes. Triste record, mais le pire est ailleurs. Il s’agissait de bombe à fragmentation (soit une grosse bombe contenant plusieurs centaines de petites bombes). On estime à 30% le nombre de bombes n’ayant pas explosé. Le Laos se retrouve donc avec environ 80 millions de bombes dans le sol prêtes à exploser à tout moment. C’est là tout le drame du pays. Les enfants qui jouent, les paysans qui travaillent le sol, ceux qui prennent la route pour aller au travail : tout le monde est susceptible de tomber sur une bombe. Des victimes sont dénombrées tous les jours et les plus chanceux s’en sortent avec de graves séquelles (40% des accidents se produisent sur les enfants). Cela explique également pourquoi le pays est aussi pauvre. Les Laotiens ne peuvent pas subvenir à leurs besoins alimentaires, car ils ne peuvent pas travailler leur terre.
Il y a donc différentes organisations qui s’occupent de sensibiliser la population au sujet des bombes, afin d’éviter des drames. Le soucis principal étant que les gens essayent d’ouvrir les bombes pour revendre le métal qui a une valeur marchande certaine. Assez parlé sérieusement, si vous voulez en savoir plus, Google est votre ami, vous trouverez des tonnes d’informations sur le sujet.
Pour nous, il est temps de mettre le cap sur la capitale : Vientiane nous voilà !
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Best of photos
INFOS PRATIQUES
Hébergement
Sabaidee Guesthouse : 60.000 kips (7€). Rustique, fait l’affaire pour une nuit.
On vous conseille d’utiliser HotelsCombined pour vos recherches de logement. C’est un comparateur des différents sites de réservations (booking, agoda, expedia, hotels etc…). Il suffit de rentrer vos dates et il vous dira sur quel site le logement est le moins cher 😉 Un bon ami pour faire des économies !
En réservant via ces liens, vous ne payez pas plus cher et vous nous permettez de toucher une petite commission pour que l’on puisse voyager et vous faire rire encore longtemps (mais ne le dites pas à nos mamans !)
Activités et entrées
Excursion Plaine des Jarres site 1 et 2 + ancienne capitale : 150.000 kips (17€).
Transport
Minibus de Luang Prabang à Phonsavan : 85.000 kips (10€). Durée 9h (départ à 9h00 du matin).
Prix par personne (sauf pour le logement qui est toujours pour une chambre double… tant que l’on sera en bons termes !)
11 Commentaires
Aurélie (Une Petite Parenthèse)
29 novembre 2016 at 7 h 06 minVotre article m’a vraiment beaucoup fait rire !! Je ne connaissais pas l’endroit mais j’ai pris bien note qu’il ne faudrait pas y aller 😉 On a connu un peu une journée identique en Jordanie en essayant d’aller visiter les châteaux du désert qui, au final, n’avaient de château que le nom…. Bref on avait fait 4h de route A/R pour voir quelques ruines et même pas de paysage sur le chemin car c’est le désert…
Lors de notre voyage en Asie, on a remarqué dans pas mal de pays que les locaux avaient effectivement des petits problèmes de mal des transports….
Poursuivez bien votre trip ! En espérant vous accueillir en NC 😀
Les Gros Sacs
29 novembre 2016 at 10 h 40 minOn est rassurés de voir que ça n’arrive pas qu’à nous :p Allez on peut en rigoler maintenant (parce que sur le moment on rigolait pas des masses !). On espère aussi vous voir en NC (n’est-ce pas AirCalin si vous passez par là :p) !
Alex
29 novembre 2016 at 7 h 59 min🙂 j’ai bien ri en lisant vitre article! Ben ça a l’air sympa cette histoire. 150000 kips pour cette daube c’est vraiment du foutage de gueule. J’ai l’impression qu’ils prennent un peu les touristes pour des cons dans pas mal d’endroits au Laos, pas vous? Bref, merci pour ce récit. Et le guide que tu fais une blinde pour qu’il te dise qu’y a pas d’explication… Que dire…. Hahaha mais ce gag! Bonne suite à vous deux!
Les Gros Sacs
29 novembre 2016 at 10 h 42 minOn est ravis que tout ce budget dépensé pour rien puisse au moins faire rire :p Ah oui clairement on a cette impression aussi pas mal de fois ! Enfin la plupart du temps c’est surtout « je te regarde même pas et je te réponds pas non plus, j’ai pas le temps je fais ma sieste là ! ». On se racontera tout ça autour d’un verre quand on arrivera à se croiser 😉
PF
26 décembre 2016 at 19 h 19 minOh purée, quelle rigolade ! Ça fait du bien, merci. En tout cas, ça nous rassure de ne pas y être allés !
Les Gros Sacs
27 décembre 2016 at 5 h 17 min😀
Faguer
7 septembre 2017 at 15 h 41 minMerci pour cet excellent article. J’ai bien reconnu les vomissements mais moi c’était en Birmanie. J’ai vieilli et maintenant je prends des cachets pour le mal des transports ainsi que mon parfum,mon écharpe et des huiles essentielles pour masquer l’odeur des autres. Deux ans de voyage et 28 pays traversés m’ont appris la sagesse. Malgré votre humour décapant qui est un peu le mien on va quand même visiter ce site car c’est un lieu de recueillement important pour réfléchir aux conséquences de la guerre. Et vos photos donnent envie d’y aller. J’ai arrêté mon blog il y a six ans. Mais vous pourrez regarder en tapant Tristox. Sinon je suis joignable sur mon facebook cyrilfaguer@hotmail.fr Merci encore pour les conseils. Voyager c’est rester libre.
Les Gros Sacs
7 septembre 2017 at 17 h 55 minHello, en effet, on en apprend énormément sur les conséquences de la guerre à Phonsavan, c’est très intéressant (et très triste de se rendre compte des conséquences actuelles). Vous nous direz ce que vous avez pensé de la plaine des jarres à votre retour, ça nous intéressera d’avoir votre ressenti 😉
Faguer
8 septembre 2017 at 17 h 10 minOui avec plaisir. On est arrivé cet après midi après 7h50 de mini van forcé et tout le monde a gardé son estomac bien tranquille. On se renseigne demain pour les prix et on ira dimanche. Si tout se passe bien. Petite ville plutôt tranquille.
Jean Michel
22 octobre 2018 at 6 h 29 minTout un chapitre sur des jarres et même pas une vanne avec Jean Michel ???
Les Gros Sacs
22 octobre 2018 at 10 h 17 minPut*** mais figure toi qu’il y a quelques mois on s’est fait la réflexion ! On a vraiment été nuls de pas la placer ! Je pense que ça vaudra le coup d’éditer l’article rien que pour ça ! Allez je l’ajoute à la To Do List !