Indonésie

Sulawesi : Rantepao et la découverte du pays Toraja !

A peine remis de nos aventures du Mont Rinjani, Les Gros Sacs s’en vont à la découverte d’une nouvelle île d’Indonésie : Sulawesi ! Cette fameuse île que nous rêvions de visiter depuis plusieurs années ! C’est parti !

Wow wow wow on se calme !

Vendredi 19 mai. Nous atterrissons à Makassar, une des deux villes principales de Sulawesi et l’accueil est plutôt… désagréable ! D’ailleurs parlons en tout de suite ! Est-ce que l’on dit « en Sulawesi », « à Sulawesi », « le Sulawesi », « la Sulawesi ». La réponse est claire et nette : on n’en sait rien ! Par contre, on prend le parti de dire « à Sulawesi » dans tous nos articles de la même manière que l’on dit « à Bali », « à Lombok », « à la queuleuleue », « atchoum » etc… S’il y a un spécialiste dans la salle, on est preneur de votre avis sur la question !

Bref, une horde de (faux) taxis nous assaillent (imaginez notre arrivée à Ubud en pire) avec des tarifs délirants et nous suivent comme des mouches ! Difficile de s’en défaire, mais on finit par trouver un vrai taxi avec compteur (la compagnie Bosowa, ils sont bleus) et direction la station de bus Daya pour rejoindre Rantepao de nuit, la ville principale de la région appelée Pays Toraja. On se fait déjà accoster par deux guides parlant français qui nous proposent leurs services pour visiter la région de Rantepao !

Bienvenue en Pays Toraja !

Samedi 20 mai. La nuit a été plutôt bonne (si on met de côté la climatisation qui nous coulait dessus régulièrement), (Anaïs : ça c’est parce qu’il a dormi comme un bébé le p’tit, du coup il ne s’est pas rendu compte que notre chauffeur était complètement dingue) et le bus nous dépose devant l’hôtel Pison, notre résidence pour les prochains jours. Là encore, un guide nous attend et nous suit comme notre ombre pour nous proposer ses services ! Une sieste et un petit déjeuner plus tard, nous enfourchons un bolide pour assister à une cérémonie funéraire, un incontournable du Pays Toraja où les coutumes autour de la mort sont très particulières.

La minute culturelle

On s’excuse d’avance, ce n’est pas dans nos habitudes, mais là on n’a pas d’autres choix que de vous culturer un petit peu sinon la suite risque de vous paraître très bizarre (déjà que…) ! Mais promis on fait vite (pour tout le reste, il y a MasterCar… euh… Wikipédia) ! Alors pour commencer, la région autour de Rantepao est peuplée d’un groupe ethnique nommé Toraja de confession chrétienne en majorité. Ils habitent dans des maisons traditionnelles nommés tongkonan qui ont une forme bien particulière (vous allez vite le voir avec nos photos). Mais la plus grande particularité des Toraja, ce sont leurs cérémonies funéraires.

Lorsqu’une personne meurt, elle n’est pas déclarée « morte », mais « malade » jusqu’à son enterrement. Ce dernier intervient généralement des mois (pour les familles les plus modestes) voire des années après la mort du défunt (jusqu’à 10 ans ou plus). Ainsi, la personne est toujours considérée comme vivante par l’ensemble de sa famille qui conserve son corps grâce à des techniques d’embaumement et de momification bien particulières au sein même de la maison familiale. Le défunt « malade » reçoit donc toujours à boire et à manger de la part de la famille. Si la cérémonie n’intervient que bien longtemps après la mort de la personne, c’est qu’il faut réunir une somme d’argent considérable aux familles pour organiser les funérailles. En effet, pour les Toraja, il s’agit du moment le plus important de la vie d’un individu. En gros, pour vous donner une idée de l’ampleur de l’événement, leurs enterrements sont bien plus importants et couteux que peuvent l’être nos mariages (en général bien sûr). Ce sont des centaines de personnes qui participent aux funérailles. Plus il y a de monde à un enterrement et plus ils considèrent que le défunt atteindra facilement puya : le paradis. C’est pour cette raison également que les touristes sont accueillis à bras ouverts durant ces cérémonies. Chaque famille ou groupe de personne invité se doit de faire une offrande à la famille du défunt. Offrir un buffle étant le cadeau « suprême » et surtout un grand signe de richesse. Implicitement, en retour, la famille du défunt devra faire une offrande d’égale importance lors d’un futur décès dans la famille des invités. La particularité la plus marquante de ces cérémonies, ce sont les sacrifices d’animaux. Des buffles et des cochons sont sacrifiés par dizaine (et parfois même par centaine). Pour ce qui est des buffles, ils considèrent qu’ils sont le moyen de transport de l’âme du défunt. Plus il y a de buffles sacrifiés, plus cela signifie que la cérémonie était prestigieuse (famille de nobles). Les cornes sont ensuite récupérées, accrochées aux devantures ou conservées dans les maisons.

Bon voilà, c’est un petit résumé (et on a grillé pas mal de neurones) ! Si vous voulez en savoir plus, on vous laisse aller interroger notre meilleur ami à tous.

Cérémonie funéraire Toraja, épisode 1

En arrivant, le premier constat que l’on peut faire c’est que l’on ne se sent pas vraiment à notre place. Heureusement, nous sommes tout de suite très bien accueillis par l’ensemble de la famille et notamment l’un des hommes qui parle anglais et qui s’occupera de nous durant toute la cérémonie. Il nous explique qu’aujourd’hui c’est le dernier jour des funérailles, que les sacrifices de buffles ont eu lieu hier (et ils nous montre la vidéo… cliquez pour voir à quoi ça ressemble. Attention âme sensible s’abstenir… Flo est content de ne pas y avoir assister en live). Nous remettons une petite offrande à la famille comme c’est la tradition (on nous avait conseillé d’amener 3kg de sucre ou une cartouche de cigarettes. On a opté pour le sucre).

L’après-midi se déroule avec des chants, des prêches, un repas auquel nous sommes conviés avec le traditionnel porc cuit dans du bambou, de l’alcool de palme et des selfies ! Beaucoup de selfies ! Toute la famille nous sollicite ! On ne vous dit même pas comment on se sentait mal à l’aise : « hey dis je peux prendre un selfie avec toi et le cercueil de papi ?! » ! On vous jure que c’était comme ça ! On est un peu sous le choc de constater que la cérémonie n’est pas aussi fermée et triste qu’on en a l’habitude chez nous. On remarque même qu’un caméraman et un photographe officiel sont présents et ne ratent pas une miette du déroulé de la cérémonie. On regarde tout cela, parfois incrédules, depuis notre coin où nous avons été confortablement installés. Il s’agit du dernier jour des funérailles, le jour où la famille pleure une dernière fois le défunt et où le cercueil est mis en terre. Notre hôte de la journée nous explique qu’il n’y a pas de mal à prendre des photos et nous y encourage même ! Bon on s’en est un peu douté lorsqu’à la descente du cercueil tout le monde s’est empressé de prendre un dernier selfie avec ! Finalement, le défunt est conduit dans sa dernière demeure sous des trombes d’eau et dans une cacophonie de scooter et de moto qui pétaradent.

Le Pays Toraja, c’est glauque quand même !

Dimanche 21 mai. Réveil aux petits oignons : 5h00 le coq (on va se le faire avant la fin du séjour c’est sûr) et 6h00 la messe (ils chantent bien par ici… et fort) ! On avale un super petit-déjeuner et on se prépare à entamer notre découverte du pays Toraja à scooter. C’était sans compter madame la pluie qui s’invite ! On s’en fout, ça fait des années qu’on rêve d’être ici, c’est pas une petite pluie tropicale qui va nous arrêter ! Direction Londa pour y visiter une grotte funéraire. Le décor est vite posé avec cercueils et restes humains à flan de falaise. A l’intérieur de la grotte, se trouvent d’autres cercueils, parfois ouverts, parfois avec les affaires du défunt à coté, et on en passe. Ca peut paraître morbide on vous l’accorde, mais ici c’est tout naturel. On se demande même si on ne dérange pas, car chez nous on ne dérange pas les morts. On vous raconte même pas la tête d’Anaïs au fin fond de la grotte dans le noir le plus complet entourée de cercueils et d’ossements (quoi, j’aime pas le noir) (une vraie flipette la p’tite) ! Y’a pas de doute, on est bien en pays Toraja !


On se rend ensuite sur le site de Lemo, un autre site funéraire où cette fois-ci les cercueils sont enfouis dans la roche. Le lieu se trouve en plein milieu des rizières et est plutôt chouette ! On se reprend la pluie, on se pose donc près d’une échoppe où Anaïs parlera chiffon (tissu monsieur, pas chiffon) avec une petite madame le temps que l’averse passe (voilà comment tu repars avec un kilo de tissu en plus dans ton sac à dos).

Juste à côté du site, il y a une piscine naturelle appelée Tilanga. On y fait un saut pour un arrêt photo, mais les conditions climatiques ne sont pas vraiment réunies pour faire trempette.

On se perd dans les villages jusqu’à atteindre les Baby Graves de Kambira près de la ville de Sangalla. Ici, lorsqu’une famille perd un bébé, elle le place dans un arbre à l’opposé de sa maison et en position debout, afin que le nourrisson continue à grandir avec l’arbre.

Vraiment, cette culture est incroyable et possède d’innombrables coutumes. Cela passionne et trouble Anaïs, pour ce qui est de Flo ça n’est pas du tout son délire. On voulait se rendre ensuite à Buntao, pour y voir encore plus de maison Toraja, les fameuses tongkonan, mais la route, si on peut appelé ça une route, est affreuse et le temps se fait menaçant (en vrai aussi on a presque plus de batterie et on doute fortement de notre capacité à rentrer sans maps.me) ! On met le cap sur Ke’te Kesu un autre site funéraire où l’on peut voir les cercueils accrochés à flan de falaise.


Bref, assez de dead body pour nous aujourd’hui, rideau.

Cérémonie Toraja, épisode 2

Lundi 22 mai. C’est reparti pour une cérémonie. La veille au soir, un couple de Suisses nous propose de partager un guide pour se rendre à des funérailles (on vous donne son contact dans les infos pratiques plus bas). Ca nous dit bien de retenter l’expérience une nouvelle fois avec une personne pour nous expliquer un peu plus en profondeur les rites. Et on confirme, c’est une bonne idée d’y aller accompagné. Il s’agit aujourd’hui du premier jour de la cérémonie et cela s’annonce comme de grandes funérailles, la famille étant noble. On voit les familles défiler les unes après les autres avec leurs porcs en offrandes pour présenter leurs condoléances à la famille de la défunte.


On apprend que cela fait un an que le corps est gardé dans la maison ! Anaïs ne peut s’empêcher de demander une nouvelle fois au guide si notre présence ne dérange pas la famille, car pour nous il s’agit normalement d’un moment assez intime. Bien au contraire lui répond-il, pour les familles Toraja, plus il y a de monde à la cérémonie, plus cela montre que le défunt était une bonne personne et cela l’aidera à atteindre puya : le paradis ! On n’assistera pas au sacrifice du buffle, mais on aura droit à ceux des porcs… On est une nouvelle fois scotché par l’accueil qui nous est réservé. Cette culture est définitivement hors du commun. Notre guide pointe du doigt qu’il y a également des musulmans participant à la cérémonie et qu’ici peut importe la religion, ils sont tous une seule et même famille Toraja. A bon entendeur…

Tu l’emporteras pas à puya !

Mardi 23 mai. A toi, cher petit enfoiré qui nous a dépouillé de notre fond d’urgence en dollars, t’iras pas à puya ! Voilà comment commence notre journée, on se rend compte que les quelques centaines de dollars qu’on gardait en cas de pépin ont disparu des cachettes de Flo et idem pour plusieurs centaines de milliers de roupies chez Anaïs, ainsi que ses lunettes de soleil. On pensait qu’Anaïs avait simplement perdu ses lunettes, comme au Rinjani (d’ailleurs Flo tu m’en dois une pour m’avoir engueulé pour rien), mais avec l’argent volatilisé, c’est pas l’oeuvre d’un farfadet ! On présume que le, la ou les voleurs se sont fait plaisir lorsque l’on dormait dans le bus de nuit qui nous menait au pays Toraja. Voilà, vous imaginez bien qu’on n’est du coup pas hyper motivés, qu’on a plus envie de bouder dans notre chambre que de jouer les aventuriers, mais on se bouge finalement et on ne le regrettera pas. On se rend dans le nord du pays Toraja, du côté de Batutumonga et les paysages sont splendides. C’est rempli de rizières parsemées de rochers. On tombe au gré des routes sur des sépultures dans des rochers, toujours aussi loufoque pour nous. On se perd (littéralement), ça nous fait marrer et un peu oublier que c’est la loose. Voilà, voilà, on ne s’épanchera pas plus.



A bientôt pour de nouvelles aventures.

Rate this post

Vous en voulez encore ?

Recevez une alerte à chaque publication d’un nouvel article. Renseignez votre email et cliquez sur « Je m’abonne », on s’occupe du reste 😉

Vérifiez votre boîte de réception ou vos indésirables afin de confirmer votre abonnement.

Best of photos

INFOS PRATIQUES

Hébergement

Hotel Pison : 150.000 IDR (10€) la chambre double avec eau froide, 200.000 IDR (13,5€) avec eau chaude. Grande chambre, lit confortable et petit balcon. Pour les contacter : pisonhoteltoraja@gmail.com ou elifas_p@ymail.com. Allez faire un tour à l’arrière de l’hôtel, le frère de la gérante de l’hôtel y a un petit café et c’est un délice ! Cet hôtel nous a été offert, ce qui n’empêche pas notre jugement d’être honnête et objectif, promis 😉

On vous conseille d’utiliser HotelsCombined pour vos recherches de logement. C’est un comparateur des différents sites de réservations (booking, agoda, expedia, hotels etc…). Il suffit de rentrer vos dates et il vous dira sur quel site le logement est le moins cher 😉 Un bon ami pour faire des économies !

En réservant via ces liens, vous ne payez pas plus cher et vous nous permettez de toucher une petite commission pour que l’on puisse voyager et vous faire rire encore longtemps (mais ne le dites pas à nos mamans !)

 

Activités et entrées

Londa : 15.000 IDR (1€).
Lemo : 20.000 IDR (1,2€).
Kambira Baby Graves: 20.000 IDR (1,2€).
Kete Kesu: 20.000 IDR (1,2€).
Notre guide: il s’appelle Rante et vous pouvez le contacter par mail (rantetondok@yahoo.co.id) ou sur Facebook (https://www.facebook.com/rante.tondok.54). Il était très bien, très gentil et nous a expliqué beaucoup de choses. Il faut savoir qu’il y a une association de guides et que les prix sont fixes (très peu négociables quoi). Comptez 400.000 IDR (27€) la journée pour un guide (nous l’avions quand même eu à 350.000 et nous étions 4 personnes). Si vous n’êtes pas véhiculés, il faudra rajouter 300.000 IDR (20€) pour être transportés toute la journée dans son véhicule (sinon, vous pouvez le faire en scooter comme nous avons fait et suivre le guide en scooter lui aussi).

 

Transport

Vol de Lombok à Makassar : 47€ avec Lion Air. Durée : 1h.
Taxi de l’aéroport à la station de bus Daya : 56.000 IDR (3,7€) avec le compteur.
Frais d’entrée dans la station de bus (oui, oui !) : 2.000 IDR (0,1€) par personne.
Bus de Makassar à Rantepao : 140.000 IDR (9€). Durée : 9/10h. Attention à vos affaires ! 
Location de scooter : 70.000 IDR la journée (4,5€).

Prix par personne (sauf pour le logement qui est toujours pour une chambre double… tant que l’on sera en bons termes !)

Vous aimerez peut-être aussi

5 Commentaires

  • Répondre
    Aurore
    20 juin 2017 at 17 h 04 min

    Elles étaient où vOs affaires pour vous faire piquer votre argent ? C’est que du matériel même si c’est vraiment chiant, et puis au pire, lancez une cagnotte litchi ^^
    Et merci bcp pour cette minute culture, j’ai adoré et je vais tâcher de retenir le nom de cette île pour y passer !

    • Répondre
      Les Gros Sacs
      21 juin 2017 at 14 h 54 min

      C’était dans nos sacs à dos à nos pieds dans le bus. Ils se sont servis pendant que l’on dormait :/

  • Répondre
    Anne Guégaden
    20 juin 2017 at 23 h 00 min

    Bonjour,
    Nous y sommes passés aussi et lors de la cérémonie funéraire où nous avons été très bien accueillis, on nous a dit qu’ils étaient très contents que des touristes viennent à leurs cérémonie car cela voulait dire que l’on s’intéressait à leur culture et qu’ils étaient fiers de nous la montrer. Ce que vous ne dites pas c’est que avant, le mort n’était pas embaumé, le cercueil restait dans la maison et on perçait des trous dans le cercueil pour les humeurs puissent s’écouler (l’odeur !) et il y a quelques mois entre le moment où il sort de la maison et le moment où il va dans sa sépulture et durant ces mois là, il y a une cérémonie où le mort est « secoué ». Toute cette culture est unique au monde je pense.
    Bonne continuation.
    Anne

  • Répondre
    kawo
    9 juin 2018 at 14 h 47 min

    Salut Les gros sacs !!
    J’ai une petite question car je pars à (au, en…??? c’est tjs le mystère!!!) Sulawesi en Aout avec fils et mari. Passage évidemment obligé par Toraja… Pour assister à une cérémonie, j’imagine qu’il faut impérativement passer par un guide? Et pour le guide, justement, est-ce que vous l’avez trouvé via la guesthouse (Hotel Pison)? Le reste des visites (en scooter c’est çà?), vous l’avez fait en indépendant? (Londa, Lemo, Kete Kesu).
    Bravo encore pour votre blog !
    PS : merci pour les infos vos, nous n’en serons que plus prudents (bus et bateau)

    • Répondre
      Les Gros Sacs
      11 juin 2018 at 13 h 34 min

      Hello, alors non pas forcément. Evidemment avec un guide, ça sera plus simple et tu pourras le trouver via la guesthouse en effet (il y en a toujours qui trainent dans le coin). Pour notre part, pour la 1ère cérémonie on y est allé par nous même. En nous renseignant à droite à gauche auprès des locaux, on nous a indiqué à quel endroit il y avait une cérémonie. On s’y est donc rendu seuls et on a eu de la chance d’être bien accueilli, notamment par un membre de la famille qui parlait anglais qui nous à mis à l’aise et nous a un peu expliqué. La 2ème fois, nous y étions avec un guide et il t’explique pas mal de choses donc c’est intéressant aussi?
      Et oui pour le reste, on a tout fais nous même 🙂 On louait le scoot à l’hôtel Pison et on utilisait Maps.me, comme d’habitude :p

    Laisser un commentaire

     

    Quitter la version mobile